Les enfants ont une place très particulière dans la culture chilienne, beaucoup plus qu’en France : on dépense pour eux l’argent qu’on n’a pas, on leur organise des fêtes fabuleuses, on les bichonne et on les gâte. Voici quelques exemples illustrant ce trait de la culture chilienne.
Avant même qu’ils naissent, les enfants y sont initiés. En effet, le fameux « babyshower » américain a conquis le cœur des chiliens : il s’agit d’une fête en l’honneur du futur bébé organisée quelques semaines avant la naissance. Les amies de la presque-maman reçoivent des cartons d’invitations pour les convier à une fête que l’on situer ait, selon nos critères français, quelque part entre l’enterrement de vie de jeune fille et la soirée pyjama. Ballons, confettis, guirlandes, gâteaux dégoulinants de créme : toute (l’abondante) décoration est soit rose, soit bleu selon le sexe du bébé à venir ! La maman subit au cours de la soirée diverses épreuves allant du change de couches sur poupée à la préparation de biberons. La fête se termine par un déballage des cadeaux à n’en plus finir : de la poussette aux habits, des couches aux biberons, des jeux pour enfants aux livres pour mamans : tout y est !
L’enfant y prend vite goût (à moins que ce ne soit les parents ?!) puisque chaque année, en l’honneur de son anniversaire, l’enfant roi est couronné et fêté. Inutile de préciser que toute la clique des ballons, déguisements et décorations en tous genres est de sortie ; heureusement que les magasins « spécial anniversaire » foisonnent dans toute la ville pour vous aider à tout organiser et que des agences se chargent de vous louer des clowns et autres magiciens pour animer la fête !
Avez-vous déjà vu un DJ à l’anniversaire d’une fille de 6 ans, avec boule à facette et flocons qui tombent du toit du garage (transformée en salle de fête pour l’occasion) ? Nous, oui ! Qui a déjà vu, à cette même occasion, un animateur pour enfants payé à l’heure, un château gonflable ou un parc loué personnellement pour la journée ? Nous, au Chili ! Inutile de préciser que tous les parents sont également invités à partager repas, animations et gâteau, ce qui représente un coût très conséquent en particulier pour des familles modestes qui dépensent parfois la moitié de leur salaire dans une seule de ces fêtes…
A propos du gâteau d’anniversaire, une tradition veut que celui dont c’est l’anniversaire morde un morceau de son gâteau après avoir soufflé les bougies. Inévitablement, tous ses amis vont lui pousser la tête dans le gâteau, ce qui donne généralement un visage d’enfant plein de crème bleue, rose, blanche.. ! Heureusement, la fête se terminera par l’interminable ribambelle de cadeaux ainsi que la fameuse piñata (une boîte en papier mâchée remplie de confiseries que le héros du jour rompt à coups de balais sous les hourras de ses amis) aux couleurs de sa star préférée.
Pour couronner le tout, « le jour de l’enfant » a été inauguré il y a quelques années et cette fête annuelle est très attendue des enfants … et des commerciaux ! Misericordia a profité de ce jour pour rassembler tous les enfants du quartier sur le terrain de foot : aux sons des chansons, des ateliers, et de la joie partagée, ce stade s’est rempli rapidement ; petits et grands, enfants, parents et grands-parents, amis, voisins et nouvelles têtes, tout le monde y était ! Comme vous le voyez sur les photos, cet après-midi a été un magnifique moment pour la vie du quartier.
Ah, que l’on se rassure : pour lutter contre la discrimination évidente dont ils étaient l’objet jusqu’alors, on parle désormais de « la fête des enfants et des adolescents » !